S’affairant depuis plus d’une heure à dessiner une magnifique hache qui ne servirait certainement jamais au combat. Apparats à la rigueur, combat : jamais, elle était bien trop sophistiquée. Elle dessinait sur une immense planche de dessin, faisant presque sa taille, posée à plat sur la surface d’une table basse en verre, elle-même d’abord recouverte par un carré de soie orange faisant certainement office de nappe. A moitié courbée dessus, c’est comme ça qu’elle dessinait. Pas étonnant qu’elle finisse avec des courbatures bien que cela ne semblait pas la préoccuper : Samsara sifflotait tranquillement un air joyeux sur lequel elle dansait des pas légers lorsqu’elle avait à se déplacer. Incomparable traînée d’air léger, elle semblait si normale. Pourtant, l’occupation de sa chambre d’ami témoignait clairement de l’inhabituel de sa situation. Il fallait dire que ce n’était pas tous les jours qu’on lui léguait une blessée. La jeune femme se souvenait parfaitement du moment où elle l’avait reçu, et rien qu’à cette pensée, un léger soupir s’extirpa de ses lèvres.

Sans préavis, la jeune femme laissa brusquement son dessin, ou plutôt ses plans. Elle traversa son salon pour passer à la cuisine. Là-bas, sur une table de travail était déjà préparé un plateau avec des aliments dessus, des aliments faisant penser aux petits déjeuners : verre de lait, tartines, fruits, œufs brouillés. Et tout cela tellement élégamment disposé.. et en quantité incroyable aussi. Bien évidemment, cela ne s’était pas fait tout seul comme le témoignait le nain qui s’affairait par-ci par-là.

-Tu ne crois pas que tu as un peu exagéré.. C’est une humaine, pas un ogre, déclara-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine de son air moqueur.

-Tu veux que je t’aide à arranger la quantité ? répliqua le nain d’un ton grognon sans lui accorder la moindre attention.

Samsara leva les yeux au ciel, s’approcha de la table fait dans un beau bois d’acajou et aux pieds sculptés pour donner une forme de patte de dragon pour y attraper le plateau. Ses bras étaient fins et ne semblaient pas très musclés pourtant ils n’eurent pas le moins du monde du mal à le soulever malgré le poids qu’il semblait représenter. Le plateau était dans une belle porcelaine orange aux motifs dorés et argentés qui s’accordaient parfaitement aux ustensiles à l’intérieur (certainement un ensemble !). Sortant en reculant de la cuisine pour utiliser son dos à fin de pousser la porte, Samsara prit la direction de la fameuse chambre d’invité. Elle avait de la chance que sa demeure soit si grande. Normalement les cavités des nains n’étaient pas aussi grande, mais comme l’auront remarqué bon nombre de personne : Samsara n’était pas une naine.

Faisant ses pas plus silencieux pour pénétrer dans la chambre, à peine eut-elle franchi le seuil qu’elle s’arrêta. Décidément, les humains avaient de quoi revendre niveau intelligence. Remarque elle pouvait bien parler : un dragonnier n’était-il par humain avant d’être le détenteur d’un dragon ?

S’approchant de la commande de la chambre, la jeune femme y dépose son plateau, histoire d’avoir les mains libres, avant de se diriger jusqu’à sa douce patience, au nom de Julia, qui apparemment n’avait pas senti qu’il valait mieux pour elle de rester allongée. Ses blessures n’étaient pas si graves que ça, du moins à la surface, mais elle avait quand eu de la chance de la trouver chez elle. Samsara était rentrée pour attendre la célèbre fête des moissons, et s’y préparer. Le reste du temps.. elle voyageait. Elle parlait d’une chance, c’était même plus que ça : cette femme était tombée sur une des seules humaines dans le royaume des nains. Quoique, cela ne lui serait pas d’une grande utilité si elle continuait à bouger de la sorte et se ramasser. Se déplaçant jusqu’à elle d’une démarche légère, la dragonnière s’agenouilla près de l’inconsciente pour vérifier qu’elle n’avait rien. Palpant légèrement son cou, elle fit un rapidement tour de son état. Apparemment, elle semblait juste s’être effondrée de fatigue.

Balayant de ses doigts quelques mèches de cheveux noirs, un sourire chaleureux et doux éclaira les lèvres de Samsara alors qu’elle regardait toujours sa patiente écervelée. Puis relevant la tête pour essayer de voir pourquoi elle s’était ainsi levée alors qu’elle ne devait pas être bien, ses yeux trouvèrent immédiatement la réponse : le verre de lait. Elle en avait mis là un au cas où qu’elle se réveille plus tôt que la jeune femme ne l’avait prévu. Si elle avait su, elle y aurait peut-être réfléchi à deux fois ne put-elle s’empêcher de penser en reposant son regard sur Julia. Un sourire fléchissant à nouveau ses lèvres, il en sortit également des paroles cette fois :

-Vous devez être diablement assoiffée pour risquer de retomber dans le coma dites-moi, murmura-t-elle dans un éclat de rire tendre. Allez, venez.

En fait, elle ne savait pas tellement si elle l’entendait mais pour Samsara cela lui importait peu au final. Passant ses bras dénudés sous les épaules de la jeune femme, il lui fallut un certain effort pour la soulever et ensuite l’appuyer contre son dos et son épaule – pourtant qui paru bien moins l’essouffler que cela aurait pourtant du le faire. Regagnant à pas lent le lit, elle l’y déposa sans même un immense soupir de soulagement, elle ne fit que repousser des mèches brunes qui avaient fait leurs rebelles durant le déplacement. Pour une fois ses cheveux n’étaient détenus par rien, alors ils en profitaient. Quand elle était chez elle, c’était d’une manière plus décontractée, comme pour ses vêtements actuelles : une robe d’un orange profond mais également flamboyant dont la texte était assez légère pour éviter d’écarteler les yeux. D’ailleurs, cette robe n’était en fait qu’un grand carré de tissu dont le bout supérieur était attaché sous son épaule gauche tandis qu’une broche d’or en forme de griffes de dragons rattachaient les pans au niveau de son bassin. Et comme d’habitude, elle était pieds nus ! En clair, rien d’étonnant à son habitude, sauf elle.

S’asseyant au bord du lit attendant que Julia reprenne ses esprits, Samsara se mit à fredonner une berceuse aux teintes douces et aux lueurs secrètes d’un été. Ce n’était pas tellement logique vu qu’elle voulait plutôt qu’elle se réveille mais c’était sa manière à elle de l’apaiser et de l’aider.

***

Julia était vêtue d'une tunique très fine, sombre et noire, pratiquement dénudée, un arc terrifiant lui passait en diagonale du corps, un carquois trop plein faisait contre-poids au niveau de ses fesses et une épée courte ondulante magnifique se trouvait dans sa main droite. Il faisait nuit, la vue de la jeune humaine était étrange.. Sombre.. Mais les contours des formes brillaient en blanc ce qui facilité grandement sa vue. Une forêt.. Lugubre et dont on pouvait entendre des bruits étranges et à la fois intriguant. La femme s'avança dans l'obscurité des bois, sur les branches nuent des arbres se trouvaient des corbeaux à l'air menaçant, seul la lune, en croissant, éclairait un minimum la zone et permettait à la rôdeuse de voir. Un pas.. Deux pas... T.. Terrifiant.. Finalement elle s'était rendue compte que le sol n'était qu'un tas de cadavre, hurlant de peur, l'humaine se mit à courir puis grimpa dans un arbre ou elle se percha sur une branche, la, un homme habillé de blanc apparut et lui dit d'un ton moqueur :

-Alors Julia, commence se passe ta nouvelle vie ?
-Ou suis-je ?! répondit l'humaine en pleurant
-Dans.. Un cauchemars.. Et tu en feras jusqu'au bout de ta vie !

L'homme sortie une dague, la soulevant de son bras fort puis asséna le coup dans l'épaule de l'humaine qui hurla à la mort.

***

Malheureusement, Julia a décidé de quitter le forum =(
Je doit donc verrouiller le sujet Samsara !