L'agitation était de plus en plus forte. Les individus étaient de moins en moins timides, allaient et venaient sans crainte. Si bien que Tinyndel avait de plus en plus de mal à ce concentrer sur ce son de flûte. Il haussa les épaules et continua sa curieuse ronde. Il regardait les nains et leurs jeux à boire avec entrain, pour peu qu'il s'approchait d'eux. Mais il tenait à garder ses distances pour ne pas se faire inviter à jouer de la sorte ; l'elfe n'était pas très mordu de boissons alcooliques. Mais parmi ces jeux si joyeux, l'elfe put également apercevoir un humain [Siegfried] en retrait, fort bien habillé... Qui semblait sur ses gardes. Il le regarda longuement, au loin, d'un regard discret. Il le vit échanger de brèves paroles à d'autres hommes habillés en armure. Tinyndel fronça les sourcils et s'en désintéressa ; l'heure n'était pas aux réflexions mais à la détente... Mais ce second personnage avait un impact plus intense. Cet elfe [Van], au loin, qui croquait une baie à pleine dents, limite larmoyant de bonheur. Bien qu'il affichait un comportement des plus normaux, Tinyndel sentait quelque chose d'intense et particulier chez lui. Une aura instable et décousue, en somme. Il ne put s'empêcher de perdre son petit sourire, aussi prit-il le risque de s'approcher non loin, lentement, alors que celui-ci était concentré sur l'ensemble des passants. Sans nécessairement se faire remarquer, l'elfe vint se poster à ses côtés, ni trop loin, ni trop près. Il lui lança quelques regards, essayant de déchiffrer son être comme un déchiffre une substitution polyalphabétique par cryptanalyse acharnée.

« Vous passez un bon moment ? »

Felena déambulait parmi la foule, allant de droite à gauche sans vraiment de but précis, hilare. Elle chantonnait les airs joués par les musiciens et troubadours partageant leur art avec la foule, dansait même un peu. Elle profitait pleinement de cette journée sans guerre, sans politique, sans pactes et autres alliances. Elle retrouvait enfin cette insouciance qui lui manquait tant depuis le départ de son père : S’amuser sans crainte. Et avec le sourire, s’il vous plait.
Un peu plus loin, une demoiselle brune accrocha son regard et lui fit un signe de main enjoué. Son port, son allure : Sans doute une Dragonnière qu’elle ne connaissait pas, mais qui apparemment la connaissait elle. Ce n’était pas étonnant : Parmi les Dragonniers, son image commençait à être très connue. Elle lui rendit son salut avec une joie manifeste avant de se faire à nouveau engloutir par la foule. Pour elle, c’était toujours un grand plaisir de croiser ses semblables.
Anne, la Grande Prêtresse la salua également et la Dragonnière lui répondit d'un geste gracieux. Peut-être que plus tard, elle irai discuter avec elle.

La masse de gens se fit soudain plus compact et la jeune femme se sentit secouée dans tous les sens, avant d’être expulsée un peu plus loin. Elle cligna des paupières en titubant quelque peu jusqu’à un stand de bière tenu par un nain et se laissa tomber sur une chaise toute proche, prise d’un léger tournis. Une belle femme aux cheveux blancs était assise là, observant la foule dense. Un minuscule petit lézard blanc qui furetait non loin de là attira immédiatement la sympathie de la jeune femme.

« Qu’il est beau, on en voit pas souvent des comme ça ! »

Et, secouant sa première choppe désespérément vide, elle attira le regard du nain et lui fit signe de lui donner une nouvelle bière.

La fête m'avait finalement entrainée le cul dans la paille, j'étais à peine en train de me relever sous le regard d'une jeune bestiaire que j'avais entrainé dans ma chute, qui était déjà en train de me tendre ma lyre que j'avais lâché dans la cohue !

- Oh je suis désolé, je n'ai vraiment, mais alors vraiment pas fais attention ! Et puis y a tellement de monde ! Vous ne vous êtes pas fait mal au moins ?

Je prenais doucement l'instrument qui, par chance, n'avais visiblement subit aucun dégât. Je grattais brièvement les cordes de l'instrument qui tintèrent avec harmonie, et avant même de m'en rendre compte, j'étais déjà en train de jouer un petit air. Après quelques secondes je réalisais se que je faisais. Avec un petit sourire d'excuse, j'enlevais un brin de paille dans les cheveux de la nouvelle tête qui se dressait face à moi.

- Je... je me sens bête là pour le coup... Je... Je ne peux pas vous laisser partir comme ça sans m'excuser. Je... je peux au moins vous offrir une choppe peut-être ?

Je lui adressais un petit sourire tout gentillet. J'ignorais comment elle s'appelait, j'ignorais tout d'elle, mais en ce temps festif où la méfiance pouvait être enfin oubliée quelque temps... Oui, pendant cette fête, on pouvait oublier nos différents, nos différents et aussi cette guerre qui nous tenaillait tous. C'était le moment idéal pour faire de nouvelle rencontre, de pouvoir échanger des chansons et diverses histoires, et surtout essayer de se comprendre les uns les autres. De plus, cela m'intéressais d'en apprendre plus sur les bestiaires, car, c'était une des seules race que mon périple ne m'avait pas fait rencontrer.

- Au fait, je m'appelle Fy ! Fy Thïena ! Ménestrel venue tout droit des forêt elfique.