La marche fut longue, affreusement longue. Mais finalement Calion avait réussi à trouver un endroit où se reposer pour la nuit. Un petit village faisait surface au loin, et l'elfe prit la peine de braver le danger que donnait la plupart des humains, pour aller les rejoindre et s'offrir du bon temps dans une taverne. Ce n'était pas souvent qu'il venait les voir, et malgré qu'ils soient encore plus hostiles que les dragonniers, Cal' prenait toujours son courage à deux mains pour aller leur rendre visite, se voyant souvent pourchassé par la plupart des habitants. Mais cet endroit semblait assez paisible, et le jeune homme se voyait mal faire encore quelques kilomètres : il venait de trouver un village, plutôt sympa vu la façade, alors il n'allait pas encore rechercher un autre endroit où passer la nuit. Marchant paisiblement dans les rues, il salua gaiement la plupart des gens qui traversaient, tout comme lui, les longs chemins pour soit rentrer chez eux, soit passer la soirée en ville à surement s'amuser. L'univers des humains était toujours très étrange, les choses trainaient en vraque partout, la nature était à peine présente par terre, le sol était fait que de pierres légèrement taillées en carré, et les habitants te regardaient d'un drôle d'air. Surement était-ce parce qu'il était un elfe, les oreilles remontées en pointe, et le visage recouvert d'un long tatouage rouge qui ne passait pas inaperçu auprès des autres? Saviez-vous que les gens deviennent mauvais qu'avec les choses dont ils n'ont pas l’habitude? Une fois qu'ils prennent le temps de mieux les connaitre, ils se refusent à attaquer la chose en question. alors que quand ils ignorent tout de ce quelque chose, ils lui veulent du mal. C'est comme ça, ce sont les humains, et malgré tout Calion s'y ai fait à cette habitude. Ô combien de fois il est venu voir les humains et leur drôle de vie. Certains étaient riches, et d'autres pauvres. Pourtant, peu importe ce qu'ils sont vraiment, ils sont tous obsédés par l'argent. Lui, Cal' peut facilement donner de l'or à quelqu'un sans éprouver le moindre remord, au contraire, il semble toujours heureux quand il fait ça.
Longeant une longue rue principale, c'est en voulant se rendre dans la taverne qu'il fut arrêté par une bande de cinq personnes. Voyant leurs bras musclés et leurs têtes de dur à cuir, Calion n'hésita pas une seule seconde à reculer, gardant tout de même son sang froid. " .. Que se passe t-il? Il y'a un problème à la taverne messieurs ? " À peine eu t-il le temps de terminer sa phrase, que l'elfe se retrouva projeté en arrière, manquant de tomber mais se rattraper sur ses pieds, difficilement avec de telle chaussures comme les siennes. Il se retourna, comme surpris de ce qui lui arrivait, et en peu de temps qu'il n'eut fallut pour le dire, il se retrouva entouré de toute une bande d'humains, comme prêt à le cogner s'il faisait un geste de plus. apparemment, c'est lui leur problème, et s'il souhaite garder la vie, il devait vite dégager d'ici. Calion, plutôt du genre têtu et à ne jamais trop obéir aux ordres, tenta de calmer le jeu mais s'arrêta quand il vit une jeune fille sous une capeline, avec un arc derrière le dos. Une bestiaire, étrangement Calion reconnu tout de suite ce regard, celui d'un animal. La personne en question lui montra quelque chose avec un coup de tête, chose que l'elfe s'empressa de regarder rapidement, voyant prêt de lui alors une petite ruelle qu'il pourrait alors emprunté. Mais, avec tout ces gugusses autour de lui, il lui était carrément impossible de bouger et de se faufiler loin d'eux sans être vu et pourchassé par une meute de loups affamés et prête à le tuer. C'est donc d'un air désespéré qu'il tenta de capter la jeune fille, lui disait qu'il ne pouvait pas s'enlever de là. C'est alors qu'un bruit énorme ce fit entendre, faisant retourner tout le monde vers la chose en question, permettant vite à Calion de s'en aller. Il ne savait pas trop si c'était la bestiaire de tout à l'heure qui avait provoqué ça, mais si c'était le cas il avait bien comprit qu'elle avait fait ça pour l'aider. Souriant tout en courant rapidement entre les petites ruelles, il se retrouva alors emmené de force contre un mur, une main posé à sa bouche. Là, devant lui, la fille de tout à l'heure:

- Je ne sais pas pourquoi tu es venu te perdre ici, mais tu ferais mieux de filer.

Sans le lâcher une seule seconde, elle lui montra de la tête un endroit où il pourrait fuir, et partie à son tour. Qu'est-ce qui venait de lui arriver.. Quelle était cette fille? Sa curiosité maladive le perdra toujours. Regardant si personne ne les suivait, il partit alors dans la même direction que l'inconnue, la voyant s'arrêter au loin, marchant doucement à son tour : Elle s'était arrêté au loin, très loin du village. Calion hésita à aller la voir et surement se faire réprimander pour l'avoir suivie, ou revenir dans la cité et se faire charcuter. Finalement, il opta pour aller voir la jeune fille. Tout en remettant bien son grand coffre posé dans son dos où toutes ces affaires en avait pris un sacré coup avec cette petite course, il recommença à courir, faisant claquer ses longues tongues en bois sur le sol. Autant dire qu'il ne passa pas inaperçu derrière la petite; il s'arrêta finalement face à elle, étant passé à côté pour à présent l'empêcher d’avancer plus. Il fit alors une petite révérence, baissant sa tête pour ensuite la relever et regarder droit dans les yeux la miss : " Laissez moi donc me présenter à ma très chère sauveuse : Calion Meneldil. Je ne suis pas d'ici, mais d'ailleurs.. Ravie de vous rencontrer mademoiselle. " Autant dire qu'à chaque prestation devant un inconnu, il faisait vraiment fort. Les gens le dévisageaient parfois, tant il paraissait bien différent des autres : sa voix est douce, et quand il se présente tout le monde l'écoute. Sa carrure est imposante, il est très grand, et devant cette jeune fille, il était obligé de baisser sa tête pour la regarder. Ses longs yeux fins et bleus la fixait du regard, le jeune homme était obsédé par une seule chose : ses oreilles. Elles étaient légèrement cachées derrière cette petite capuche. Pourquoi donc cacher ce que l'on est ? Il fit la moue, tournant la tête sur le côté en mettant sa bouche en "cul de poule" (tu vois le genre xD..), les yeux rivées sur la capuche. Il s'excusa ensuite de son geste, et leva doucement son bras pour enlever la capuche du dessus de la tête à la bestiaire : il pouvait à présent voir ses oreilles, ses belles oreilles toutes touffues et gigotant. Quand aux siennes, à Calion, elles se mirent à frémir et à se balançer rapidement de droite à gauche en un tier de secondes. Cela prouvait qu'il était content. Il fit un léger petit sourire et empêcha la jeune fille de remettre son vêtement : " Non, laissez. Je les aimes bien moi vos petites oreilles. Je ne vois pas pourquoi vous les cachez d'ailleurs, il n'y'a pas de honte à avoir vous savez.. " Mais après, peut être qu'elle avait une bonne raison de ne pas les montrer au grand jour. Et puis, une bestiaire dans une ville rempli d'humain, ce n'était pas tout les jours qu'on voyait ça. Non, vraiment, Calion ne pouvait s'empêcher de rester face à elle à la regarder continuellement. Cette fille l'intriguait au plus haut point.

Mais.. Pourquoi avait-elle fait cela ? Calion qui jusque la regardait la jeune fille sans rien dire n'eut pas le temps d'esquiver une main qui arrivait vers lui. Celle-ci lui claqua violemment la joue, ne lui laissant pas le temps de trop réagir. Il leva avec sa main avec la grosse marque rouge dorénavant présente sur sa visage, montrant bien la marque des doigts. L'elfe ne put s'empêcher d’écarquiller les yeux, et d'ouvrir à moitié la bouche, fixant de nouveau la gamine d'un air surpris. Il ne s'attendait pas à une telle réaction de sa part, pourquoi l'avait-elle giflé de la sorte ? S'il lui avait fait quelque chose de mal, elle n'était pas obligé de s'affirmer avec de la violence gratuite. En tout les cas, cela calma grandement l'homme, qui se recula un peu pour éviter de s'en reprendre une, la regardant toujours d'un air ahuri.

-Et ça ne vous viens pas a l'esprit qu'il est plus pratique de se cacher que d'avoir des ennuis à chaque fois que vous croisez un Humain ?

Sur le coup, elle avait raison, mais de là à aller lui donner une claque comme ça. Ils étaient tout seul, ce n'était pas très dérangeant de lui enlever sa capuche quand personne d'autres n'étaient là. La voyant partir, il hésita un moment avant de la suivre. Mais de toute façon, il prenait le même chemin qu'elle : la forêt. Et si ça se trouve, il trouverait un endroit où passer la nuit là-bas. C'est donc tout en gardant la tête droite, qu'il marcha tranquillement derrière elle, prenant toujours le temps de s'écarter du champ de vision de la fille, pour éviter d'avoir des représailles. C'est vrai quoi, peut être qu'elle voulait être seule? Et il respectait parfaitement ce choix, lui aussi avait décidé de vivre seul.
En tout les cas, l'endroit était plutôt calme, voir paisible. Est-ce que la petit bestiaire vivait dans les environs? Si c'était le cas, elle n'avait pas vraiment tord, un coin aussi beau que celui-ci, et sans lui rappeler sa petite maison, était vraiment parfait pour y habiter. Calion lui, était comme émerveillé par tout ces arbres les recouvrant et cachant le ciel, donnant des effets d'ombres avec quelques rayons de soleil. L'herbe était quelque peu humide, et brillait à certains endroit, tandis que des fleurs se perdaient sur le chemin par moment. Les bruits de sabots aux pieds de Calion se faisait durement entendre, et la jeune fille avait dut bien remarquer sa présence, malgré qu'il essaye de se faire le plus discret. Un moment, il se décida à s'approcher de plus prêt, venant encore l'accoster: " Mais.. Pourquoi vivre ici dans ce cas, à vous cacher comme ça? Vous craigniez les humains? Vous pouvez toujours aller dans votre royaume, avec les autres bestiaires, non ? .. " Il la fixa à nouveau, essayant de suivre le même rythme de pas qu'elle, s'obligeant par moment à marcher un peu plus vite pour être à son niveau. Décidément, les gens comme elle qui avait des gênes animale étaient vraiment rapide, de son côté, Calion était toujours très lent. Il resta silencieux un moment, et avec un air légèrement doux et gamin, i lui demanda sérieusement : " .. Vous voulez encore me gifler, n'est-ce pas ? .. " Il avait pour habitude de toujours s'intéresser à tout, à toutes ces personnes l'entourant. Alors quand quelqu'un l'évitait, peu importe qui c'était, il le suivrait. De toutes façon, il voulait vraiment savoir ce que faisait une fille bestaire, seule, au royaume des humains. Et surtout, pourquoi cachait-elle autant ses oreilles, même si apparemment c'est pour éviter de se faire mal voir. Mais alors, dans ce cas pourquoi une telle vie à se cacher de la sorte? Elle ne profitait pas des joies d'être avec des gens .. Et ça, ça rendait Calion profondément triste. Oui, triste.

Alors comme ça la giffle n'était qu'un avertissement. Ce qui voulait dire que la prochaine fois, il allait se prendre sans aucuns doutes les longues griffes que venait de sortir la jeune fille, les rangeant après, ayant juste prit le temps de les lui montrer. De son côté, Calion baissa la tête pour regarder ses mains : de longs ongles tout aussi pointus et dangereux que ceux de la bestiaire, dont celui de son majeur droit avait cassé hier, ou peut être avant, il ne savait plus. Comme par le plus grand des hasards, la jeune fille lui expliqua qu'elle était très bien là où elle était, et lui demanda ensuite ce qu'il faisait ici pour s'attirer des ennuis. Tout en regardant le ciel qu'il voyait à peine, caché par les arbres, il lui répondit calmement en souriant légèrement : " Je suis en voyage. J'étais parti dans ce village pour trouver un endroit où me reposer, mais j'ai été apparemment très vite chassé de là.. " Est-ce qu'elle aussi aurait été chassé si elle avait autant montré ses oreilles que lui? La regardant, marchant derrière elle, il observa alors sa capuche qui lui cachait ses atouts de bestiaire. Évitait-elle le regard des autres? Tant de questions se bousculaient dans sa tête, et il aurait aimé lui parlait directement, sans devoir à chaque fois hésiter et se retenir de lui poser encore des questions. Il le voyait bien que ça la gênait, mais pourquoi donc éviter d'en parler comme ça? D'accord, Calion était un inconnu pour elle, et ils venaient à peine de se rencontrer, mais de là à le frapper pour le faire taire.. Ceci, pour l'elfe, reste juste qu'un signe de faiblesse. Régler les choses par la force, que ce soit pour faire taire quelqu'un ou autre chose, Cal' ne l'avait jamais fait. il ne voulait en aucun cas lever la main sur quelqu'un, il était bien trop bon et gentil pour ça.

- Vous pouvez m’appeler Akiko…. Et vos commentaires sur mes oreilles ou ma fourrure, vous pouvez vous les garder si vous avez un minimum d’estime pour votre visage.

Calion ne fit même pas attention à la fin de sa phrase, et comme remplie d'une grande joie, jusque là dissimulé derrière un air vide et mélancolique, il tapa son pied au sol pour marcher plus vite et se mettre de nouveau à côté d'elle en n'arrivant pas à s'empêcher d'être heureux. " Dans ce cas, soyez sans crainte je ne vous reparlerez plus de vos oreilles ou de quoi que ce soit sur vous. Parlons alors d'autre chose dans ce cas, aimez-vous les feuilles de menthes ? " Sans trop lui laisser le temps de trop lui répondre, Calion s'arrêta pour enlever rapidement son coffre de son dos, sans trop prêter attention à ce qu'Akiko s'en aille. Il lui faisait assez confiance pour savoir qu'elle resterait là, à attendre. Ouvrant un petit tiroir séparé du reste, il en sorti un mouchoir en tissu brodé, le gardant soigneusement dans sa main. Repartant ensuite pour suivre le chemin qu'emprunté depuis tout à l'heure la jeune fille qu'il suivait, il regarda encore les environs qui devenaient de plus en plus beaux à chaque instants. Ce qu'il sortit alors du tissu fut des feuilles de menthes. Elles étaient nombreuses, et il avait put en ramasser quelques unes en chemin, sur la route du royaume des dragonniers, et amenant droit vers celui des humains. Peut-être était-ce rare dans un endroit pareil, car dans sa forêt à lui, les feuilles de ce genre étaient plutôt rare. Il prit alors une feuille et la tendit vers Akiko, en lui faisant un petit sourire généreux, comme pour l'inciter à prendre ce "cadeau" de remerciement : " Tenez, c'est pour vous. Ce n'est pas grand chose, mais si ça peut vous apaiser au moins un peu, alors dans ce cas.. Goutez. " De son côté, il fit de même et commença à mordre dans la menthe, sentant déjà tout de suite sa fraicheur et son gout étrange, presque acide, mais doux à la fois. Il ferma même les yeux pour mieux arriver à cerner le gout. Ce qui était étonnant avec lui, c'est que même sans vraiment rien voir, il arrivait à marcher sans se prendre une seule racine des arbres qui les entourait. Surement parce qu'il avait le don pour être adroit et savoir où il allait. " Dites-moi.. Si ce n'est pas trop indiscret : Vous étiez venu au village, parce que vous y travaillez ? .. " Bien qu'il soit vieux, Calion n'avait jamais eu de boulot de sa vie, utilisant que des produits frais de son jardin, ou des cadeaux fait par les voyageurs qu'il aidait. Nombreux objets qu'il porte ou qu'il possède sont ceux d'anciennes personnes qu'il aura rencontré dans sa vie. Et donc, pour lui, chaque choses en ce monde qu'il a est précieux. Même ce coffre dans son dos, même son long manteau ressemblant à un kimono, et même ces feuilles de menthes. Absolument tout.