La question ne se posait même pas, la réponse semblait déjà toute faite. La jeune fille était surement venue travailler ou apporter quelque chose d'intéressant, si c'était pour emprunter tout ce chemin de sa maison à la ville. Elle semblait même vouloir se cacher aux yeux des autres. Sa maison, qu'il commençait à apercevoir au loin grâce à sa bonne vision des choses, et surement parce qu'il est habitué à voir dans une forêt y vivant aussi dans son pays, semblait s'enfoncer dans la masse d'arbres qui l'entourait, voulant se cacher et se protéger de toutes personnes passant par là. Etait-ce peut-être un choix de la part d'Akiko, de vouloir être seule et tranquille. Calion comprenait parfaitement, puisque lui aussi vivait au milieu de la flore et la faune, sans devoir se réveiller le matin avec les bruits de charrues passant sur le chemin plein de pierres lourdes et faisant retentir le bruit du bois des roues, se répandant à plusieurs mètres, surtout si s'en suit d'autres charrues. Et le bruit des Hommes, que c'est dure de tenir une journée à entendre les cries des femmes, les pleures des bébés, et les rires des hommes. Calion aimait la ville et ses belles choses qu'il découvrait chaque jours, mais il préférait largement sa belle forêt à lui et le bruit du chant des oiseaux le matin.

-… Disons plutôt que j’y trouve des objets plutôt utile, et que je leurs fournis des marchandises qu’ils recherchent en échange… C’est toujours mieux que vivre au jour le jour et devoir dépendre de la chance, et d’un peu d’agilité, pour obtenir ce que l’on veut.

La fin de sa phrase fit quelque peu sourire l'elfe, qui mit tout de suite sa main devant sa bouche pour lâcher un petit rire nerveux, mais gentil. Oui, en effet, il ne connaissait pas vraiment ce milieu où on fourni la marchandise que l'on aurait trouvé à des marchands avides d'argent et les revendant plus cher que ce qu'ils ont payés, puisque lui, Calion, de son côté rendait service en échange d'argents ou d'objets. En rien il ne trouvait toutes les choses qu'il possédait, ou du moins le peu qu'il avait récolté de sa propre main n'était rien hormis les nombreux objets gros ou petits qu'on prenait plaisir à lui offrir. Mais c'était toujours mieux de garder cela prêt de lui, puis ensuite les donner à ceux qui en auront vraiment besoin, et ce gratuitement en plus. Mais en échange, on doit l'aider ou accepter de boire un thé avec lui. Bien que du genre très sympathique, Calion n’appréciait pas trop les vendeurs et marchands, les prétendant escrocs tous autant qu'ils sont. Mais bon, parfois c'est plutôt sympa de discuter avec eux, et ils ne vendent pas que du toc, il y'a aussi parfois de merveilleuses choses qu'ils vendent.
Alors que notre jeune ami était parti dans ses pensées les plus vagues, ils arrivent enfin face à la maison, où Akiko y entrât par une sorte de porte à l'arrière, la claquant plutôt violemment au nez de l'elfe, qui en resta assez surpris. Il est vrai qu'il ne s'était pas gêné pour la suivre, il était donc normal qu'elle refuse de le laisser entrer chez elle comme ça, un simple inconnu dont elle vient de connaitre le nom. Il lâcha donc un bref petit sourire amusé, et se retourna pour partir un peu voir ce qui se trouvait dans le jardin. Calion était avide de connaissances, depuis toujours. Et le fait de voir toute cette nature autour de lui le rendait fou de joie. Il se pencha vers certains buissons, observant les feuilles, les goutant en grimaçant quelque fois u gout, puis se retourna pour observer un petit scarabée qui passait par-là, s'agenouillant pour le regarder se balader. Bien qu'assez âgé, Cal' restait tout de même un éternel rêveur. Songeant à se faire du thé pour passer le temps, n'ayant pas put se rendre à la taverne qu'il avait pensé découvrir, il posa lourdement sa grand boite, ou plutôt son coffre et l'ouvrit pour en sortir son fameux service à thé. Il profita du retour d'Akiko pour lui tendre une de ses tasses, lui demandant directement si elle voulait partager un peu ce moment avec lui. Elle refusa gentiment, lui montrant alors sa bouteille de .. il ne savait trop quoi, mais elle préférait ce qui se trouvait dedans. Peut-être était-ce quelque chose aromatisé avec du fruit, à en en juger à l'odeur c'était de la pomme. " Allons, vous dîtes préférer ceci avant même d'avoir gouté à mon thé.. Dommage d'être aussi peu curieuse. Je suis sûr qu'il vous aurait plut. " Calion détestait qu'on refuse ce qu'il offrait. Surtout si c'était de son thé, mais bon, chacun étaient libres de dire oui ou non, c'était normal et il ne chercha pas à en rajouter plus. Il se posa au seuil de la porte, et commença alors à déguster doucement son fameux breuvage qu'il aimait tant et qu'il faisait changer de gout tout les jours : aujourd'hui, il y avait déposé la menthe qu'il avait put récolter quelques minutes plus tôt. C'était frais, vraiment très frais, comme de la glace acide. Il était heureux ..

- Et vous comptez allez où comme ça, monsieur l’elfe ? Dans tout les cas, vous n’irez pas bien loin dans le territoire Humain si vous continuez de vous promenez ainsi.

Calion leva la tête de sa tasse de thé, et fixa alors lourdement la jeune hybride. Elle l'amusait vraiment beaucoup, tant elle semblait ignorer tout du monde extérieur à celui des humains. Enfin, elle semblait finalement plus curieuse qu'elle ne le paraissait. L'elfe déposa alors son thé, plaçant ses deux mains jointes sur ses deux genoux, et tout en continuant de regarder longuement la jeune fille, il lui répondit avec une grande douceur : " Un voyageur, un vrai, ne sait jamais où il va. Il emprunte la première route qu'il trouve, la traverse, et pour lui, le temps s'arrêtent. Peu importe qu'il fasse chaud, qu'il pleuve, qu'il fasse nuit, pour lui tout ce qui se trouve face à lui est merveilleux. Peu m'importe si je ne vais pas plus loin que le territoire des Humains, cela me permet en même temps de découvrir cet univers. Et peu m'importe qu'il soit rose ou noir, horrible ou merveilleux, si je me met à foncer et ne pas prendre le temps de m'arrêter pour me rendre compte des choses qui m'entourent.. pourquoi j'existe alors ? " Une certaine nostalgie se fit sentir dans ses paroles. En plus d'un siècle d’existence, sa vie aura était plutôt calme, bien que mouvementé à certains moments. Et pourtant, malgré tout, il continuait chaque jour de découvrir de nouvelles choses, et ce n'était donc pas en sachant directement où il va ou en pressant le pas qu'il sera plus heureux. Au contraire. " Le monde s'offre à celui qui prend le temps de bien le regarder. " Et c'est sur ces dernières paroles qu'il replongea dans son thé, silencieux. Il se demandait vraiment qui était cette jeune fille qui refusait de montrer au public ses oreilles et sa queue, et qui se cachait autant aux yeux des Hommes. Ce n'était pas une vie, enfin si peut-être, mais alors c'était passer son temps enfermé dans une cage.

....

Le vent se faisait sentir au beau milieu des arbres, passant entre eux et allant droit vers les cheveux de Calion, qui se mirent à voler au ralenti, comme les plumes d'un grand oiseau blanc. Il venait de sortir de son coffre un mystérieux objet qu'il contempla un moment avec de le caresser de ses longs doigts et de commencer à positionner le bout, plus pointu, contre sa bouche. Cet objet était une flute, fabriqué avec un bois précieux, pur et surtout très rare. Le souffle de l'elfe à l'intérieur, et ses longs doigts posaient sur les petits trous en firent sortir un son sourd. Un son qui commença après quelques secondes à monter en puissance, pour sembler non arriver de l'instrument lui-même, mais des branches d'arbres, et de la nature. Cette mélodie douce et sincère, semblait sortir de la terre, comme si à ce moment là, Calion était en symbiose avec mère nature. L'elfe aimait beaucoup ce moment de la journée, que ce soit le matin ou presque dans la soirée, cela était vraiment relaxant pour lui. Et ce n'était pas la présence de la jeune fille qui allait l'empêcher de continuer à jouer. Sauf, un moment. Il s'arrêta brusquement, et posa alors sa flute au sol et plaçant rapidement sa main droite devant son visage, comme pour prier, un collier de perles tenu entre l'index et le majeur : " Des hommes? Tout prêt. J'ignore s'ils sont humains, et dangereux. " Pas dangereux pour eux, surement, mais plus pour la nature. Seulement voilà, bien qu'il puisse contrôler un minimum la terre, il ignorait grandement ce que pouvait bien faire ces hommes ici. Chasser ? Couper du bois ? En tout cas, il avait très bien senti que ce qu'ils faisaient en ce moment, ne plaisait pas du tout à dame nature, puisqu'elle lui avait fait cesser son champ à la flute. Chose assez rares..